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Lundi 26.02.2018, au Sémaphore, une réunion de travail en présence de Monsieur Pribile, Directeur de l'ARS a rassemblé les Maires ou Adjoints du canton du Tonnerrois, des élus de l'Aube, des membres du collectif des urgentistes, le Député André Villiers, la Sénatrice Dominique Vérien, et Christophe Bonnefond, Président du SDIS.

Tous mobilisés, et très attentifs.
La problématique est nationale, les territoires ruraux fragiles tels que le nôtre sont les premiers à souffrir de la désertification médicale : médecins généralistes en sous-nombre, pas d'obligation pour les jeunes médecins de s'installer en zone détendue, numérus clausus pénalisant, changement des habitudes de travail des médecins, et une compétition entre territoires voisins pour attirer les médecins.
La CCLTB est en charge de la thématique "SANTE", via le Contrat Local de Santé et la mise en place du plateau santé ; nous travaillons de longue date avec l'ARS, et nous avons comme précepte l'APPUI de l' Hôpital de Tonnerre comme élément déterminant d'attractivité et de sécurité pour la prise en charge des cas graves ou des urgences. Ceci a été rappelé lors de la réunion hier.
M. Pribile a longuement exposé la situation de notre regroupement hospitalier :
- un Plan Régional de Santé à élaborer pour les 5 ans à venir
- un déficit de médecins urgentistes, au niveau régional et local, pallié par un recours massif aux intérimaires.
- Hôpitaux sud Yonne (Clamecy, Avallon, Tonnerre, Auxerre) : 67 postes, dont 37 intérims.
- une surcharge de travail pour certains urgentistes
- l'ARS doit impérativement respecter l'obligation d'accès aux soins d'urgence en maximum 30 minutes.
- le Tonnerrois est situé à plus de 30 minutes des hôpitaux support (Auxerre ou Semur en Auxois)
- l'ARS souhaite mobiliser plus fréquemment le transport par hélicoptère.

M. Pribile a évoqué un besoin de réorganisation des services d'urgences, et deux scénarios : l'un des deux consisterait à fermer le service d'urgence la nuit et à favoriser le transport des malades vers les urgences d'Auxerre .
Ce scénario semble inacceptable et irréaliste, le président du SDIS, comme le retour d'expérience de la Sénatrice en Puisaye montrent que nos pompiers volontaires déjà actuellement surchargés, à flux tendu, et ne pourront assumer cette nouvelle charge. De même pour les ambulanciers.

Il y aurait rupture d'égalité d'accès aux soins.

Le deuxième scénario semble moins catastrophique à première vue, il nécessiterait toutefois une dérogation à la réglementation actuelle (à l'étude au ministère) : il s'agirait de conserver un seul médecin urgentiste la nuit, qui serait lui-même remplacé en cas de départ sur le terrain, par un médecin d'astreinte.

Des exemples de telles réorganisation nous ont été avancés.

Les élus et les professionnels de santé présents ont posé de nombreuses questions, notamment sur la prise en charge des urgences par les services de secours hors limites départementales pour les communes limitrophes Côte d'Or par exemple) à ce jour non permise.

Les médecins présents indiquent qu'ils ne souhaitent pas travailler seuls la nuit.

Nous craignons beaucoup l'effet domino : fermeture la nuit, puis le jour, puis fermeture de services ...

Il faut conforter notre hôpital.

Nous restons totalement mobilisés, au travers d'un groupe de travail représentatif (élus locaux et nationaux, professionnels de santé, urgentistes, département, et nous l'espérons vivement l'ARS), nous voulons faire des propositions concrètes et argumentées. Nous irons sur le terrain rencontrer nos homologues dans les communes citées par M. Pribile.

Nous rendrons massivement des avis argumentés sur le projet de Plan Régional de Santé.

Nous demandons à nos Parlementaires, à notre ministre Icaunais, de nous soutenir et d'obtenir une entrevue avec la Ministre en charge de la santé.