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Permaculture à CHASSIGNELLES

Diaporama

Permaculture à CHASSIGNELLES, ou l’art de l’économie circulaire 

Ghislaine est arrivée il y a un an à CHASSIGNELLES. Elle s’est installée avec son mari dans la maison éclusière au bord du Canal de Bourgogne, après avoir vécu auparavant dans le Sud de la France et en Corse.
Pour ceux qui fréquentaient déjà le chemin de halage du canal, la transformation du site est flagrante, le paysage passant d’une friche à un jardin judicieusement organisé et luxuriant avant même la fin du mois d’avril.

Quand Art & Philosophie s’invitent dans le jardin :

Ghislaine est artiste, mais une artiste pas comme les autres. C’est dans son jardin qu’elle excelle avec une dimension esthétique inspirée du Land Art, et dans lequel elle nous invite avec une passion contagieuse. « Comme le dit François CHENG, l’Homme est en quête de beauté. Et la permaculture demande beaucoup de créativité, une recherche de la Beauté. Mais c’est avant tout une philosophie : prendre soin de la Terre, de l’Humain et partager équitablement les ressources en sont les 3 piliers fondamentaux » explique-t-elle. « La vision est globale et il s’agit d’un système où tout est lié, et dans lequel l’Humain s’intègre : bâtiments, terrain, climat, relief, ombre/soleil, vent, animaux et organisation des espaces en fonction de l’association des espèces ». Créer une production en collectant et en réutilisant l’énergie, où l’ensemble s’autorégule en optimisant les ressources sans produire de déchets, avec pour seule limite l’imagination : chacun tire sa pratique par sa réflexion personnelle, en fonction des caractéristiques de son terrain. « Pendant une année au moins, on observe l’environnement, en repérant les forces, les faiblesses pour lesquelles tout problème devient une solution, on regarde les ressources présentes sur place, puis on accompagne la nature avec le moins de travail possible » ajoute Ghislaine.

« Rien ne se perd, tout se transforme » :

Alors que la plupart des jardiniers ont timidement commencé à semer, l’espace est déjà riche et abondant en plantations.
Ici, pas de bêche, ni labourage, ni désherbage, ni engrais ou produits chimiques : les espaces sont travaillés par ajout en couches de matières organiques : tonte, feuilles, branches, paille, déchets de la récolte, compost… « Ces couches se décomposent, nourrissent le sol et les organismes vivants qui fertilisent la terre, l’idée étant de créer un très beau sol » explique Ghislaine. « L’important est d’apporter de l’azote avec du vert comme des fanes de carottes ou des orties, puis du carbone avec des matières fermentées, que l’on apporte par couches, sans les mélanger à la terre ».
Dans un coin du jardin, un monticule de terre sombre sert également d’apport : les anciens habitants stockaient ici leur déchets verts provenant de la tonte. Au fil des années, c’est une terre riche qui apporte des nutriments essentiels pour enrichir le sol. « Cette pratique demande une réflexion constante sur l’économie circulaire où il y a une utilisation pour chaque chose. Si on a un sol avec des pierres, on peut en faire une spirale pour les herbes aromatiques et médicinales, ou s’il y a du vent, on plante une haie de framboisiers pour l’atténuer par exemple. Chaque espace peut être rentable, chaque déchet végétal est utile pour assurer une culture bio intensive, en sur-mesure ».
L’aménagement des espaces est créé avec des matériaux naturels et de réemploi. Les serres sont fabriquées avec des palettes, des tasseaux et des bâches de récupération. Les « jardinières » sont ici tressées en osier, ou délimitées par des planches de bois. La recherche du détournement exalte la créativité : « Ici, je fais un essai sur ballots de paille, parce que nous sommes dans une région où il y en a beaucoup. Je suis toujours dans la recherche, et j’expérimente en fonction des situations qui se présentent » note Ghislaine.

Transmettre un savoir-faire :

Cette créatrice de jardins nourriciers est animée par l’envie de transmettre son expérience de vie en autosuffisance, qu’elle expérimente depuis plus de 20 ans : «Actuellement j’anime déjà des ateliers avec les collégiens d’Ancy-le-Franc, et j’aimerais arriver à faire de l’inter-générationnel. La permaculture c’est un partage de solutions, d’idées, et c’est aussi produire ses propres semences pour les transmettre à la descendance familiale » confie Ghislaine. « Pour moi, l’idéal serait que chaque commune puisse avoir son maraîcher. C’est aberrant d’acheter des légumes qui ont fait des kilomètres. Toutefois je ne veux pas être maraîchère. Quand j’ai un surplus de récolte, je vends un peu aux habitants du village, à des amis, mais je souhaite avant tout que mon jardin donne envie de faire la même chose ».
L’une de ses principales sources d’inspiration reste la ferme du Bec-Hellouin qui a édité plusieurs livres, dont « Vivre avec la Terre », 3 tomes que « chaque permaculteur devrait avoir dans sa bibliothèque » ajoute-t-elle.
https://www.fermedubec.com/

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Contact : gwillson2b@gmail.com